Voir le verre à moitié plein

Le week-end dernier, nous sommes à nouveau partis visiter une ville des environs. Cette fois, notre destination était Jericó, ville de montagne située à trois heures de route de Medellín. Et dès le départ, les ennuis ont commencé.

Nous sommes arrivés au terminal terrestre à 10h00, et nous nous sommes approchés du guichet de l’unique compagnie qui dessert Jericó, pour nous entendre dire que le prochain bus ne partait que deux heures plus tard. Il a donc fallu prendre notre mal en patience… Cela dit, une fois que l’on a pu partir, le trajet s’est plutôt bien passé, à part un petit mal des transports passager. Loin de moi l’idée de critiquer la conduite des chauffeurs colombiens ! Mais le paysage de montagne que nous avons découvert au fil des kilomètres valait le coup.

Nous nous attendions à arriver dans un petit village tranquille, nous n’avions pas réalisé que c’était le dernier week-end rallongé des vacances scolaires, et que beaucoup avaient eu la même idée que nous. Une place du village bondée, des hôtels complets… Pour la tranquillité, on reviendra ! Devrions-nous dormir dans une étable ? C’était sans compter sur la gentillesse (ou les compétences commerciales ?) de l’un des hôteliers, qui nous a conduits vers la maison de sa belle-mère. Certes, ce n’était pas cher et nos hôtes étaient très sympathiques, mais la propreté des lieux –et des draps…- était plus que douteuse, et l’odeur ambiante n’était pas pour nous rassurer. Cela dit, on y était, on avait un logement, il fallait faire avec.

Une fois installés, nous avons décidé de sortir visiter la ville. Mais un orage a éclaté et une pluie assourdissante s’est mise à tomber. Le week-end commençait bien ! Une fois le calme revenu, nous sommes sortis. Sur la place principale, nous avons été accostés par des enfants qui voulaient nous proposer leurs services pour nous faire découvrir la ville. Du travail infantile, le tableau était complet ! C’était malheureusement les seuls guides de la ville : l’office de tourisme était fermé… Mais si je travaille toute la semaine dans une organisation qui cherche à garantir la protection des droits des enfants, ce n’est pas pour concourir à leur violation pendant le week-end !

Nous sommes donc partis à l’aventure, alors que la nuit tombait, direction le mirador qui surplombe la ville. Alors que nous demandions notre chemin, on nous a déconseillés d’y aller à cette heure, car on risquait d’y faire de mauvaises rencontres. Nous avons donc décidé de manger et de rentrer nous coucher dans notre bon lit douillet : c’était certainement ce qu’il y avait de mieux à faire.

Après une nuit froide, mais qui s’est pourtant plutôt bien passée, c’était la douche qui m’attendait pour bien démarrer la journée. Et, évidemment, l’eau était… chaude ! Eh oui, pourquoi toujours voir le verre à moitié vide ? C’était le premier indice d’un bon week-end, et tout s’est passé pour le mieux par la suite. Promenade dans la ville, randonnée dans la montagne, jusqu’au mirador puis jusqu’au Parque de las Nubes, un parc naturel au dessus des nuages qui surplombe la vallée et qui offre un panorama magnifique sur la ville et toute la région, dégustation de spécialités locales… Nous avons enfin pu profiter, et découvrir pourquoi tout le monde nous conseillait d’aller visiter cette ville.

Je me souviendrai, enfin, de la finale de la coupe d’Europe de football, que j’ai vue au milieu de Colombiens visiblement pro-Espagnols dans un bar de la ville, et du dimanche matin passé auprès d’une rivière, avec baignade, sauts d’un rocher et l’incontournable séance de bronzette (tout en ayant une pensée pour les Bretons, qui sont en plein hiver…). Finalement, c’était un très bon week-end ! Et les désagréments font partie de tout voyage, c’est même ce qui les rend inoubliables.

Découvrez les photos de ce week-end !